La livraison
Il
s’appelait José Pépions. Un homme d’environ trente-et-un ans, il avait l’air plus
vieux que son âge. C’était peut-être à cause du stress et de la morosité. Il
n’avait pas de femme ni enfants ni famille ; il était seul au monde depuis
toujours. Il était élevé dans une famille disloquée dont sa mère était seule à
pourvoir aux besoins. Son père…C’était un mystère. C’était entendu dire qu’il
s’était suicidé avant que José soit né.
Sa mère était une alcoolique et maltraitait souvent José. Quand il avait
dix-huit ans, elle l’avait exclu de la maison. Depuis, il vivait tout seul dans
toutes sortes d’endroits. Où qu’il aille, il portait toujours un froncement de
sourcils et un air accablant.
Avec
seulement l’éducation secondaire, il travaillait comme un livreur de pizza à
Lonesome’s Pizzeria. Ce n’était pas bien payé, mais il gagnait juste assez
d’argent pour rassasier l’estomac avec trois repas. Chaque jour était le
même – il recevait des ordres et il en livrait. La vie de José Pépions
était amère et vide. De temps en temps, il se demandait pourquoi vivre.
Pourtant,
ce jour en septembre était un peu différent. Une livraison spéciale
l’attendait. José s’est réveillé en retard. Son réveil n’avait pas sonné. Il
était neuf heures trente du matin et son travail commençait à huit heures du
matin. Il s’est dépêché d’aller à la salle de bain où il s’est brossé les dents
et s’est habillé. Avant de se ruer hors de son petit appartement miteux, il
s’est donné une grimace de dégout dans le miroir.
En
arrivant à Lonesome’s Pizzeria, il pouvait voir la pile de pizzas qui
s’attendait à être livrée. José a poussé un soupir lourd et s’est mis à
conduire à la première destination.
Cette livraison
était dans la partie la plus riche de la ville. Arrivant à la maison, José
était enchanté. La maison était tellement grande et luxueuse. Une fontaine
grecque se situait au milieu de l’allée et un escalier élégant menait à la
porte d’entrée. José a poussé un autre soupir lourd.
Il
a monté l’escalier avec la pizza et a sonné la sonnette. La porte s’est ouverte
et une vieille dame l’a accueilli. Elle était belle bien que l’âge ait ridé ses
beaux traits. Elle avait un rayonnement de grandiose et de cordialité. Il se
demandait pourquoi une personne si riche voudrait manger quelque chose de simple
comme la pizza. Elle pourrait manger quelque chose de gourmet comme le foie
gras ou le gigot d’agneau.
Peut-être a-t-elle
lu dans ses pensées parce qu’elle lui a donné une explication. Elle lui a dit
que la pizza lui manquait et que les choses les plus simples étaient les
meilleures. Puis, elle l’a pris par les mains et elle lui a dit que même si on
était l’homme le plus riche dans le monde, on ne pouvait pas encore trouver le
bonheur à moins qu’on puisse apprécier les choses simples dans la vie. Elle lui
a dit que c’était les choses simples qui apportaient le bonheur. Après, elle a
laissé tomber ses mains, l’a remercié et lui a donné dix dollars de pourboire.
José est revenu à la
camionnette de livraison avec étonnement. Bien sûr, il était pris par surprise
par le grand pourboire, mais c’était ce que la vieille dame lui a dit qui l’a
rendu étonné. Elle l’a fait réfléchir à sa vie et à ce moment-là, il s’est
rendu compte qu’il avait tout ce dont il avait besoin.
José a démarré la camionnette.
Il avait une autre livraison à faire et il allait être en retard. En conduisant
en bas de la rue, un petit sourire s’est étendu sur son visage. C’était le
premier sourire depuis un longtemps.
Bonne lecture mes amours,
N'oubliez pas de profiter de petits bonheurs dans la vie ;-)
xoxo
- J